Le vent souffle et me porte vers d'autres horizons.


"A bout de souffle, je traîne mes guêtres. Assoiffée, lapant le fond du puits asséché. Il faut se rendre à l'évidence, je dois mettre le sol en jachère et j'en ai le souffle coupé. 
Chaque foi que je regarde l'univers et toutes ces possibilités, j'aime m'y lancer à corps perdue, rejoindre la troupe d'étoiles qui m'accueille à bras ouverts. Il y a des palais à construire dans ces univers, des temples et des routes célestes à parcourir avec celles et ceux qui m'accompagnent depuis longtemps. Alors pour faire parti de l'aventure je puise l'eau du puits et prend un bon bol d'énergie pour m'élancer dans le firmament. 
Mais le sol n'a plus la même élasticité. Aride, je n'y rebondis plus et ne m'envole plus assez haut pour participer à la cosmogonie. Je regarde mes amies les étoiles d'en bas, fâchées et déçues de ne plus me trouver si légère et l'esprit aérien. Je m'étale de tout mon poids sur la terre sèche de mon puits sans eau, aplatie comme une galette rassie au cœur durcie. Tel un soufflé au chocolat affaissé sur lui même qui aurait perdu tout son fondant. Mes larmes s'évaporant si tôt coulées je me complet dans cet état liquide et poisseux. 
J'ai le choix si tant est que le choix existe. J'ai le choix entre continuer à laper le fond sableux de ma citerne priant pour qu'il pleuve et entre fermer les yeux et saisir la bourrasque qui parcours mon désert, m'emmenant sur une terre que je ne connais pas. Je n'y ferais surement pas fortune, je n'y serais pas parmi les étoiles de Minuit, mais le vent lavera mes joues salées. Je rejoindrai le brouillard humide me rengorgeant de choses et d'autres, allant de-ci de-là au grès de ma fantaisie. Et lorsque j'aurais trouvé le moyen de retrouver mon amie la lune sans assécher l'eau de mon puits, je reviendrai."

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