Vouivre et mourir


Au seuil de son ombre elle regarda dans le creux de son œil rouge, incandescent, infranchissable et pourtant... La vouivre, intransigeante, dangereuse beauté au fond du lac aux mille miroirs, n'était que le reflet d'une vie terrestre, camouflée dans les tréfonds obscures, là où le monde des humains rencontre le monde des esprits. Elle traversa alors son propre reflet dans ce rubis écarlate, pour y trouver le seul trésor dissimulé par l'illusion de cet astre d’Éden pourpre ; une âme originelle. 

De couche en couches, de miroirs en miroirs, chaque battement de son cœur était une onde sonore dans l'eau qui démasquait les duperies des chimères. Elle déambulait d'une souffrance à une autre, les regardait dans les yeux, les validait, les acceptait et passait son chemin. 

"Que la vouivre reste dans sa vase et que celle-ci ne trouble pas les os de mes chaires, c'est un écosystème qui retournera à la terre, là d'où il vient." Dit-t-elle.

Elle laissa ses peaux, mua, mette et nue devant l’indicible.

NLF

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